Tous mobilisés Autour du Regard face à la différence, aux préjugés, aux maladies.
...Parce que nous avons tous des messages à faire passer
Nous aurions tant/tellement aimé que quelqu'un se lève et parle pour nous!
Pour nous défendre, pour nous conseiller, pour nous apporter conseils et soutien...
Dans ce monde où la différence est laissée de coté...
Il est temps pour nous de se manifester, de nous exprimer
Autour des regards portés sur des témoignages écrits, chantés, récités (poèmes), lu ou dessinés
Laissez-vous aller à votre imagination et votre cœur guider votre plume, votre voix ou même vos pinceaux
Le projet autour du regard a pour but d'écouter ceux qui le désirent
ceux qui veulent faire partager leur quotidien dans la maladie (telles quelles soient) afin de donner un nouveau visage, un nouveau souffle d'espoir, ainsi que véhiculer des messages!
Solène
«Coucou comment vas-tu?
_ça va très bien merci...» #LeCancerCestRienTinquiete
Voilà mon quotidien plus d’un an maintenant .... Je vous mens la plupart du temps... j'en suis désolée #Mytho
Car au final, NON quand tu as un cancer, ça ne va jamais vraiment bien. Tu peux te sentir un peu moins mal aujourd'hui, mais tu ne vas pas «bien»
Puis il y a ces phrases... celles que vous me dites, sans penser à mal bien sûr, la plupart du temps d'ailleurs elles sont bienveillantes et toujours elles se veulent rassurantes... Mais quand tu
as le cancer, tu deviens peut être con, à fleur de peau, sensible, susceptible ... Je ne sais pas #SeraiCeQueMoi ?
Aujourd'hui je vais vous dire la vérité:
_ NON JE N’AI PAS ACCEPTÉ la perte de mes cheveux, de mes sourcils et d'ailleurs de tous mes poils... Je le subi chaque jour, je déteste mon reflet, mais il est plus confortable pour moi de ne
rien mettre sur ma tête parfois... les turbans ou autres perruques filent mal à la tête arrivé un moment. Je vous assure que j’ai découvert l’utilité des poils du nez ! Par contre, pour ceux du
c… #chut
_NON à la fin de mon protocole de chimiothérapie, ce n’est pas fini « le reste c’est rien comparé à la chimio » non je ne suis pas d’accord ! J’en ai encore pour un long moment. J'ai le cancer,
et je ne serai pas en rémission à la fin de la chimio... il me reste encore 3 ans de galère devant moi... Car le temps que ces mots «rémission complète» ne me sera pas dit, j'aurai toujours le
cancer. A la fin de tout mon protocole de soin, on m’a dit que j’étais en rémission médicale, c’est super ! Mais je veux être en rémission complète ! Je veux sortir de la zone à hauts risques de
récidives #ChipoteusePeutEtre
_NON je m'en fous pas de l'opération qui vise à m’enlever mon sein « Tu t’en fous de ce sein, il te rend malade de toute façon ! »... Alors oui j’essaie de dédramatiser cette épreuve, d’en rire,
mais sachez que je fais semblant …le passage au bloc me fait peur, la cicatrice me fait peur, et MERDE perdre mon sein, celui qui a nourrit mes bébés, celui que j'ai depuis toujours ce n'est pas
« rien »...
_NON les effets de la chimio ne sont pas juste perdre mes cheveux, ils sont si nombreux et plus horribles les uns que les autres que je me tais, car au final vous n'avez pas envie de savoir tout
ça (essayez de gérer les aphtes dans l’œsophage, une diarrhée du feu de dieu et des douleurs musculaires à chaque pas pour ne citer qu’un dixième...) #InstantGlamour
_NON je ne peux pas me résoudre à me reposer, à vous demander de l'aide, pour moi tout ça est compliqué.....fierté de merde...Mais OUI j'ai souvent besoin, pour ne pas dire tout le temps. Je suis
diminuée physiquement et psychologiquement, mais je n’arrive pas à vous l’avouer
_NON ça ne se soigne pas BIEN, OUI on peut encore en mourir... On le soigne mieux qu'avant oui mais quand je vois ce que je subis chaque jour, tous ces traitements que je dois affronter, ces
chimio chaque semaine, la liste des effets indésirables interminable et qui eux, ne s’arrêtent pas pile poil quand on a fini la chimio, ils perdurent encore pas mal de mois, bah moi je ne
qualifie pas ça de «bien». Et SI SI, quand tu as un cancer de stade III avec des méta aux ganglions, tu peux mourir ...#OhShit !iamNotImmortal ?!
_NON je ne suis pas plus forte, ni plus courageuse qu'une autre, j'ai juste pas du tout envie de vous quitter. Tu prends conscience de la valeur de la vie, quand d'un seul coup elle peut te
quitter... Vous êtes-vous déjà retrouvé face à un médecin qui vous annonce que si on ne vous soigne pas (et bien sûr, très très vite) vous passerez en soin palliatif, on vous aidera à partir
sereinement ? Moi oui, et j’ai 32 ans ! Je ne veux pas partir sereinement, je ne veux pas partir tout court ! Vous attendez de moi que je sois la plus forte, mais parfois j'ai l'impression de ne
pas avoir le droit d'être faible.... même un court instant. Laissez-moi avoir peur parfois, ne vous inquiétez pas, je remonte vite en selle, je me relève et hop retour sur l’octogone !
#LaBastonReprendDePlusBelle
_NON le cancer ce n'est pas être chauve et un peu naze... avoir le cancer c'est parfois regarder ton amie ou l'équipe médicale et les supplier d'arrêter les traitements, de me laisser partir
tranquille, de ne plus m infliger tout ça... avoir le cancer c'est parfois se dire que si je n'étais plus là, je serai en paix... Puis se reprendre en main, et foutre un putain d uppercut à ce
crabe de merde ! Avoir le cancer, c’est être en bataille 24h/24, 7j/7 pendant tellement de mois… Et même quand on flanche, on doit vite remonter la pente pour ne pas lui laisser regagner du
terrain ! #SoldatDeOuf
_alors OUI je ne vous dis pas la vérité, je vous cache les maux de tête ou mes douleurs dans le sein et omoplate qui sont omniprésents depuis le début, pas un jour ne passe sans que j'ai mal
quelque part.... Mais je le dis pas car ça ne ferai rien n avancer...
Je vous demande juste aujourd'hui de ne pas «banaliser» ma maladie. Oui je joue à la nana qui n'a rien, à la nana qui ne pense jamais à la mort, à la nana qui n'a pas peur, à la nana qui va
bien... Oui je joue le jeu du «je vis bien mon cancer» mais sachez que NON jamais je ne pourrai le vivre bien....à jamais il restera une épreuve que j'ai traversé, sauf que moi je choisi de le
traverser sans laisser trop de traces à mes enfants, à mon mari, à mes proches.... à moi #résilience
Je ne suis pas défaitiste, je ne me compare pas à d'autres qui malheureusement ne sont plus là, je suis juste très réaliste et lucide sur ma maladie. Mais croyez-moi, il est hors de question pour
moi de perdre le combat!! Je vais éclater cet enfoiré de cancer je ne suis pas prête à vous laisser tranquille #VousEtesMal
Pour ceux et celles que ça intéressent, je raconte mon histoire, mon vécu, mes ressentis sur mon compte instagram : mel_et_son_chardon
Juliette et le combat de l'école.
Avant que Juliette soit scolarisée, nous avons du mener une longue bataille qui a débutée en novembre 2013. Après avoir étudié la situation de Juliette avec la directrice de l'école maternelle du quartier où nous vivions, la meilleure solution pour Juliette était qu'elle intègre la Passerelle (Classe qui s'adresse aux enfants de 2 à 3 ans. Elle a pour but de faciliter la scolarisation des enfants et de faciliter leur entrée à l'école.) La Passerelle fonctionnait avec le Centre Social de quartier, il nous a donc fallu avoir l'accord de la directrice. La première décision du Centre Social était un avis défavorable, car Juliette n'intégrerait pas l'école à laquelle la Passerelle était rattachée puisque nous allions déménager, mais aussi et surtout car Juliette est handicapée... Après de longues négociations nous avons "GAGNE", Juliette a intégré la Passerelle en janvier 2013 à raison de deux matinées par semaine (tout comme les autres enfants), la seule condition, que papa ou maman soit présent.
En mai 2013, avec l'aide de la directrice de l'école et le maître référent de la MDPH, nous avons fait une demande d'AVS. La MDPH a de suite donné un avis favorable, il ne restait plus qu'à l'Education Nationale de trouver une AVS. Jusqu'à fin août nous ne savions pas si Juliette pourrait ou non aller à l'école, car sans AVS pas d'école. Quand nous avons appris que Juliette aurait quelqu'un pour l'accompagner nous avons été soulagés.
Juliette a donc pu faire sa première rentrée le 10 septembre 2013.
Juliette à la recherche d'un mode de garde
Un matin alors que j'emmenai Juliette chez sa nounou, cette dernière m'annonce qu'au bout de 3 ans elle a décidé de ne plus garder notre fille à partir de septembre. Alors à ce moment là la colère m'envahi, tout un questionnement se fait. Pourquoi ? Comment faire ? Comment allons nous trouver une solution en à peine 2 mois? Pendant les vacances d'été comment trouver quelqu'un qui accepterai de garder une petite fille de 4 ans et demi qui ne marche pas ? Continuer ou arrêter de travailler ? ....
Notre recherche d'un nouveau mode de garde pour notre Juliette a donc commencée. Des dizaines de coups de fils ont été passé, nous avons tout essayé pour avoir quelques pistes :
la PMI, le Réseau d'Assistantes Maternelles, nos réseaux d'amis et de collègues, les réseaux sociaux, la ville de Châteauroux, la MDPH, le CAMSEP, les Alizés, les crèches de la ville, les garderies ainsi que différentes assistantes maternelles....
La quête au mode de garde pour un enfant différent n'est pas facile mais heureusement il y a des personnes sympathiques qui nous entourent et nous aident dans ces moments difficiles.
Il nous reste plus que 6 semaines pour trouver "THE MODE DE GARDE" pour Juliette.
Adeline
" Avoir de la force et du courage "
Il faut de la force pour s'exprimer
Il faut du courage pour aller jusqu'au' bout des choses
Il faut de la force pour prendre une décision
Il faut parfois du courage pour affronter le regard des autres
Il faut de la force pour avancer
Il faut du courage pour accepter de s’être trompé
Il faut de la force pour accepter la maladie
Il faut du courage pour accepter ses limites
Il faut de la force pour se battre
Il faut du courage pour ne pas renoncer
Il faut de la force pour dire non
Il faut du courage pour être capable de donner son opinion de ne pas avoir peur de parler sans regret
Il faut de la force pour affronter les autres
Il faut du courage pour s’affronter soi-même
Il faut de la force pour réussir
Il faut du courage pour se donner a fond
Il faut de la force pour voir un ami malade
Il faut du courage pour endurer sa propre souffrance
Il faut de la force pour endurer l’injustice
Il faut du courage pour l’arrêter
Il faut de la force pour aimer
Il faut du courage pour s’en aller
Il faut de la force pour vivre
Il faut du courage pour survivre
il faut du courage et de la force pour faire face a sa maladie seul
et beaucoup d'éspoir .
quel sois connu un jour et si on n'y croit pas se n'est pas une réussite
ensemble pour une :Ataxie épisodique cérébéleuse du type 2.
Celine
"si j écrivais ma vie, j écrirais des montagnes, des montagnes d épreuves dans mon combat; des montagnes comme lorsqu' on les dessine avec ses sommets, et d un seul coup ses moyennes
montagnes, ses routes entre-lacets. voila ma vie avec ma maladie, a chaque instant, le combat est différent, chaque jour je me demande de quoi sera fait demain et j essaye de vivre l instant
présent avec cette maladie rare, ce handicap.
oh oui des épreuves j en ai vécu, je connais déja pas mal de services de réanimation, de soins intensifs, déjà beaucoup de salles d opérations, et de
services de soins
a la maison tout est adapté pour moi, du simple lit ou l on passe ses nuits et ou moi je passe le plus de mon temps, a des appareils des machines que malheureusement beaucoup trop de malades
connaissent
mon histoire mon combat peu de monde le connait en France, ceux qui le suivent c est grâce aux réseau sociaux, mais ceux qui le connaissent le plus c'est ceux qui le vivent avec moi et se battent
avec moi, mes parents mon frère, mes infirmiers, infirmières, médecins. ces personnes ne sont pas assez remercié, pourtant ce sont elles qui me soignent, qui me donnent le sourire quand mes
larmes coulent, qui sont la lorsque je veux tout abandonner, qui me font avancer, ou refaire un pas en avant, ce sont eux qui le font pour des milliers de patients. pourtant ils sont dans l
ombre. il existe le ballon d or pour les footballeur, les music awards pour les meilleurs talents, miss france, mais a part aux téléthon ou certains sont un peu remercie, tout ce qu ils font il n
y a que les malades et familles de malades qui sont la pour voir qu ils sont la entourent et soignent leurs patients
je choisis cette belle période de noel, ou se sont les lutins du pere noel qui récompense toutes les personnes sages, pour demander au pere noel, d apporter aux personnel soignant le caducée d
or, certains ne le meritent pas, j ai parfois rencontré des médecins pas toujours très compétents, mais je pense que peut être ils l ont été pour d autres, alors il n y aura pas de nominés ce
soir, et tout le monde recevra ce caducée d or.
Merci à eux
Carine De Giacomi.
C’est dans le regard des autres que tu vois ta différence
C’est dans le regard des autres que tu vois le vide et l’absence
Finit le temps où tu étais belle, finit quand tu pouvais donner
Envolée cette belle hirondelle quand la mort est venue la frôler
Tu te croyais si forte que tu donnais sans calculer, sans réfléchir
A présent sur toi tu vois les portes se refermées et l’indifférence surgir
Tu voudrais crier ta colère, mais tu es si loin de tout ca, tu endures
Quand tu vois leurs yeux fixés sur toi, tu as du mal à soigner cette blessure
Chaque jour tu meurs peu à peu quand tu vois ton souffle disparaître
Cette fin se rapproche doucement que tu t’accroches pour renaître
Glad
+++++++++++++++++++++
Mon dernier texte juste pour vous.
Je ne savais pas courir, mais le temps m’a rattrapé
Peu importe d’où venait l’vent, j’voulais pas m’envoler
J’suis comme cet homme en cellule, j’étouffe même mes mots
Et quand mon corps suant brule j’suis dans un étau
Mon monde vient de disparaître, à mon tour de m’éclipser
A présent je ne peux plus renaître je vais peu à peu m’enliser
J’veux être magicienne et tout réinventer de mon passé
Tendre la main à celui qui à faim et même le couvrir de baisés
Je me torture par ce mal qui m’appartient et naïve j’veux y croire
Je capture les regards j’veux pas prendre la fuite j’veux pas décevoir
Je ne suis pas un modèle, sur ma route y’a pas de panneau
Glad
Je ne vais plus écrire, ma plume s’est envolée.
Je ne vais plus écrire mes ailes se sont brûlées.
Je ne suis plus l’oiseau que vous connaissiez.
Aujourd’hui j’ai voulu quitter ma cage pour connaître la liberté.
Mais triste sort sur mon chemin j’ai rencontré.
Ce chasseur le fusil épaulé.
Il va pouvoir m’abattre sans difficulté.
Je suis si épuisée.
Je m’accroche à une branche pour tenter de me cacher.
Mais ce vieux chasseur n’a aucun mal à me retrouver.
Soudain, je le vois doucement s’approcher.
Il va d’un pas silencieux, son chien à ses pieds.
Il lui reste peu de temps, le fusil bien haut élevé.
J’en viens à regretter cette cage, même si elle n’était pas dorée.
Il stoppe et d’un coup je ne le vois pas il va tirer.
Le chasseur a bien visé.
Glad
Bonjour bonjour les Ami(e)s,
comment allez vous?
comme ci comme ça.....
on se croche ça va n'aller. ....
pas le choix ....
On adapte!
le soleil est couché, j aimerai également pouvoir
En faire autant
les poumons pleins jours comme nuit
cela me fait désaturé
solution :
Augmenter l O2 me drainer kiné expectorer le plus possible
Ensuite l O2 à 5
Je passe le plus clair de mon temps à les vider le jour comme la nuit,
même pendant mes démarches......
Du fauteuils roulant au déambulateur, il m arrive de ne plus tenir sur mes jambes
Le parcours du combattant à tout niveaux
Allez je continue les batailles elles sont nombreuses
Pour moi pour tout ceux et celles MON MARI mes Ami(e)s ma famille des PP (poumons percés)
Je vous AIME et vous REMERCIE INFINIMENT
VOUS ETES MA FORCE
L empire contre attaque on les aura, je n ai qu une parole
Auto kiné drainage desaturation j augmente l O2 je vide mes poumons,
je remets l O2 à 3
La suite des aventures de Nadège alias lulu, Nanou.....,
STUPEFACTION...... DESSINE MOI UN MOUTON DE PLUS.....
"Quand on veut on peut ??????
Au lieu de m attarder sur ce que j ai perdu en autonomie ses derniers temps.......pourquoi voir ce qu il m est possible de faire.......Je suis à la maison en compagnie de mon compagnon fidèle au
poste, j'ai retrouvé mon chez moi même si je suis rattaché à une cuve d'oxygène ........ Quand je suis à l'hôpital tout un programme en isolement "i m verry dangerous" ........ En plaisantant
notamment avec. Je le clame haut et fort je suis pourrite de l intérieure....... En plus je suis contagieuse pour les personnes fragiles, je suis resistante à la plupart des antibiotiques et bien
je peux vous dire que la haut le cerveaux lui est en surchauffe .........même si j en avais les moyens physique et pecunier je ne pourrais même pas rassembler toutes les personnes que j'aime
....... Car je pourrais sans le vouloir vous refiler ma cochonnerie à certains ou certaines d’entre vous ....... Il y a des jours où J'EN AI MARRE ça ira mieux tout à l heure, demain quand
j'aurais dormi... Si je râle c est que ça ne va pas si mal que ça oui il faut se le dire. Tout ça pour finir sur est ce que "Quand on veut on peut???????"
Nadège
je suis quelqu’un d’assez franc mais de plutôt diplomate. Ruer dans les brancards n’est pas vraiment ma tasse de thé.
Point de départ nécessaire à cet article et première fois que je mets ce mot à l'écrit : j’ai un cancer. Mais la maladie par elle-même n’est pas mon sujet, vous allez comprendre...
Au bout de trois ans et tellement d’hospitalisation que je n’arrive plus à en tenir le compte, il faut que je le dise : il y a des questions totalement cons vis à vis de la maladie. De celles qui irritent, qui lassent, qui donnent envie d’envoyer un bouquin de tact dans la figure des gens. De fait, j’ai été seule à l’hôpital il y a une dizaine de jours et j’étais avec une autre dame, malade elle aussi, et j’ai réalisé avec effroi que même entre nous, ces questions tombaient. C’est dingue quand même ! Mais elles arrivent de partout, de n’importe qui, surtout auprès de moi qui vit la maladie sans (trop de) complexe. Alors, je suis peut-être la seule à le ressentir comme ça, mais je vais quand même faire un petit listing des questions entendues en trois ans que je trouve un brin lassantes/agaçantes (surtout à la longue).
Je précise quand même avant de me lancer que je sais qu’aucune pensée malveillante n’a jamais animé ces questions. Elles n’ont jamais eu l’intention d’être blessantes (pas dans leur majorité, vous verrez qu’il y a des exceptions), elles sont même parfois animées des meilleures intentions, sauf que mes proches savent bien ce que je pense de l’enfer et de ses pavés
Mais si tu as un cancer, pourquoi tu as encore tes cheveux ? C’est que t’es pas très malade en fait ?
Je vous ai faite la pire version existante mais vous pouvez la faire varier à l’infini sur le mode complaisant du je sais de quoi je parle, je regarde Greys Anatomy. Donc, j’apprends à tout ceux qui n’ont pas fait médecine et qui ont la chance de n’avoir personne dans leur entourage de malade que toutes les chimios ne font pas perdre les cheveux. Il est exact que c’est le cas de beaucoup d’entre elles, particulièrement de celles soignant le cancer du sein. La chimiothérapie s’attaquant à toutes les cellules, même les saines, elle entraîne le plus souvent une perte des cheveux. C’est l’effet secondaire le plus visuel, le plus marquant, et probablement l’un des plus traumatisants. Mais toutes les chimiothérapies n’ont pas cet effet secondaire. Dans le cas de mon cancer, l’une des deux ne fait pas du tout perdre les cheveux et l’autre en fait tomber seulement une partie (ce qui n’est pas très esthétique, mais ça ne rend pas chauve). On peut donc avoir un cancer et tous ses cheveux. Il existe aussi des perruques visuellement bluffantes : l’être n’est pas le paraître.
Et tu vas guérir ?
Bah, c’est à dire que j’espère que oui, un jour.
Ma famille aussi l’espère. Toi qui pose cette question, je suis sûre que tu l’espères aussi, parce que peu sont les gens qui souhaitent gratuitement et réellement la mort d’autrui. Qu’est-ce que vous voulez répondre à cette question ? Elle est en général accompagnée d’un regard empli de pitié qui craint très très fort que la réponse soit non. Car que répondre, hein, si la personne avec qui l’on parle vous répond qu’elle ne peut pas guérir ?
On pourrait croire que ça équivaut à demander ça va à quelqu’un qui pleure : on enfonce des portes ouvertes parce qu’on ne sait pas quoi dire. Sauf que c’est plus vicieux que ça. Parce que parfois, on n’a pas de réponse à donner
Tu es arrêtée ?/Tu continues à travailler ?
Bon, alors, celle là, elle est gentillette et pour ainsi dire normale. Si elle lasse au bout de quelques années, on ne peut pas dire qu’elle soit de celles qui hérissent. Cela étant, je voulais
la mettre juste parce qu’il existe pas mal d’idées reçues sur le cancer et le travail. Beaucoup de gens (pas seulement moi) continuent à travailler tout en se soignant, souvent en passant à
mi-temps. Ce n’est pas possible pour tous les métiers en raison de la perte musculaire ou même des exigences de l’emploi lui-même. Mais il est courant de continuer à avoir une activité
professionnelle, surtout à moins de trente ans
Tu as essayé de manger tel truc ? De faire tel sport ? Etc
Là encore, c’est plein de bonnes intentions, mais s’il y avait un remède miracle, tous les patients l’auraient déjà utilisé. En plus, la chimio coupe l’appétit donc on mange parfois par gourmandise mais jamais par faim (dans mon cas du moins, sachant qu’actuellement je ne fais plus de chimio donc ce n’est plus vrai en fait). Les opérations peuvent entraîner des restrictions alimentaires, de même que les traitements (avec certains, il est interdit de manger du pamplemousse ! Et oui !). S’il y a des choses à faire ou à manger pour aller mieux, les équipes médicales en parlent au patient.
Pour cette question précise, je dois dire que dans mon cas, je parle volontiers des trucs à tester pour aller mieux car dans la mesure du possible j’essaie de limiter les produits chimiques. Mais j’ai rencontré assez de gens malades pour savoir que certains trouvaient ça plutôt agaçant : il faut s’adapter à son auditoire.
Tu vas faire comment pour avoir des enfants ?
J’ai gardé la meilleure pour fin.
Je suis une femme, mariée, dans la petite trentaine (31 au moment où j’écris), ça paraît donc être une question justifiée.
Sauf que 1) le fait étant que moi j’en aurais voulu, ça me blesse d’être sans cesse ramenée à cette réalité 2) ça paraît peut-être dure à croire, mais certaines femmes ne veulent pas avoir
d’enfant et ne se posent donc pas la question 3) quand on est malade, on commence déjà par se soigner, qui va piano, va sano.
Karine
"Il était une fois un enfant très différent des autres. Il était handicapé et tout le monde faisait que le regarder car il était handicapé, mais il y a une jeune fille qui a été l'aider, elle était gentille et la première chose faite avec lui fut de l'emmener à la mer se baigner. Là il put construire un château de sable épatant. Il mangera aussi une très bonne glace. Il regardait la mer et avait très envie d'aller se baigner, mais il ne pouvait pas nager à cause de son handicap. Le principal c'est de bien s'adapter aux autres et de voir ce qu'on aime faire."
Histoire écrite par des résidents de la structure ALGIRA
"Il était une fois un petit garçon qui était atteint du diabète et qui ne pouvait pas manger de bonbons pendant un anniversaire. Il était malheureux car il se sentait rejeté, il ne pouvait pas trop manger comme ses copains. Avant chaque repas il devait se piquer pour savoir s'il pouvait manger une part de gâteau ou plusieurs car s'il en mange de trop il pourrait se retrouver à l’hôpital. Les nuit il pleurait car il avait très faim. Il ne pouvait pas dormir un jour il a manger une glace sans prévenir il a fini à l’hôpital.
Histoire écrite par des enfants de CM2 de l'école Rollinat (La châtre 36)
"Il était une fois un petit homme aux grands yeux, qui allait à l'école en passant par la foret des charmes, où des enfants faisaient une ballade. Un jour le petit homme aux grands yeux rencontra une fée qui réalisa son vœu. Un jour l'homme à grand yeux regarda une dame qui était un peu grosse. Sa maman le fâcha en lui disant que c'est pas bien. Mais il n'écouta pas sa mère et devient ami avec cette dame, de cette rencontre naît une amitié, de cette amitié naît un amour, un amour plus fort que tout."
Histoire écrite par des résidents de la Structure ALGIRA
"Il était une fois une famille qui été normal jusqu'au jour où la famille devenait millionnaire. Ils achetaient pleins de choses. Ex : Jouets, nourriture... Mais surtout pleins de nourriture et qui dit nourriture dit obésité et donc diabète et malades. Mais avec un traitement ils n'avaient plus de diabète. La famille a donc compris de manger équilibrés et plus beaucoup de sucre."
Histoire écrite par des enfants de CM2 de l'école Rollinat (La Châtre 36)
Trouble cacher
Rapport au corps compliqué
Angoisse permanante
Neutralité du corps caché
Sexe opposé envié
Engendre conflit
Xénophobie d'un genre inconnu
Utopie d'un corps rêvé
Apprendre la patience
Lutter contre son corps
Importance capital du changement
Toujours avancer pour trouver l'harmonie
Egalité et liberté
Mattyew
Boucle de bonheur
Obéir aux envies
Utilisation au quotidien
Gagner une bataille
Equilibre vital
Rapport inévitable
Mattyew
Souvenir d'un corps
produit d'un effort
Orchestre en mouvement
Recueil de bien-être
Terrain de liberté
Souffler, libérer
Mattyew
Je suis moi
J'aime beaucoup de choses
Je suis capable de tout parfois
j'habite à Châteauroux
J'aimerais aller au Canada
Je n'ai pas peur de l'inconnu
J'écoute les autres
Je refuse la Solitude
Mon plat préféré c'est le Chocolat
Je suis grand
J'aime la musique
Je suis capable de fumer
J'habite à Orsennes
J'aimerais aller plus souvent au café
Je n'ai pas peur de rire
Je déteste me sentir lourd
J'écoute les autres
Je refuse de pleurer
Je me demande si je vais réussir
Mon plat préféré c'est les pâtes
J'imagine le futur.
Je suis Berrichon et fier de l'être
J'aime toute ma famille
Je suis capable de ne plus être capable de faire ce que je faisais avant
J'habite chez mes parents dans le Berry et à ALGIRA
J'aimerais aller chez mes parents
Je déteste la mère de mes filles
J'écoute les anciens (les plus vieux que moi)
Je me demande si je suis normal
Mon plat préféré c'est la vieille cuisine
J'imagine plus rien pour moi, mais de revoir mes filles
Je suis une fille
J'aime le chocolat
Je suis capable de lire
J'habite à Saint-Plantaire
J'aimerais aller en Australie
Je n'ai pas peur de vivre
Je déteste les discriminations
J'écoute les autres
Je refuse la haine
Je me demande comment est le monde
Mon plat préféré c'est les pâtes
J'imagine beaucoup trop.
Je suis un ballon bleu et rouge
J'aime rebondir dans tous les sens
Je suis capable de sauter chez le voisin qui me renvoie toujours chez moi
J'habite dans la chambre de Nicolas
J'aimerais aller au bord de la mer pour atterrir dans le sable
Je n'ai pas peur d'aller dans les nuages
Je déteste les crocs du chien et les griffes du chat
J'écoute le bruit du vent quand je vole
Je refuse de m'éclater
Je me demande si la vie ne serait pas plus légère si tout les humains étaient des ballons
Mon plat préféré c'est le malabar rose pour faire des bulles
J'imagine la terre comme le plus gros ballon de l'univers.
Je suis Berrichon
J'aime Kathleen Ferreira
Je suis capable de dessiner sur ordinateur
J'habite à Foëcy dans le cher (18)
J'aimerai aller au cinéma
Je n'ai pas peur de vivre à l'armée
Je déteste les serpents
J'écoute de la musique Rock
Je me demande si je peux essayer de lire des romans policier
Mon plat préféré c'est des spaghetti à la carbonara
J'imagine de devenir un maître chien.
J'aime un bon repas
Je suis capable de cuisiner
J'habite à Brinon sur sauldre
J'aimerai aller à Tours
Je déteste les hypocrites
J'écoute noir désir
Mon plat préféré c'est un onglet avec des frites
J'imagine boire un verre avec des amis.
Je suis courageuse
J'aime la musique
Je suis capable de franchir des étapes
J'habite en Creuse
Je n'ai pas peur de ce que la vie me réserve
Je déteste que l'on fasse mes choix
J'écoute principalement ma mère
Je refuse que l'on dicte ma vie
Je me demande ce que l'avenir me réserve
Mon plat préféré c'est pâtes sauce pesto
J'imagine moi et mes animaux en bord de mer sous le soleil.
Je suis un éléphant blanc
J'aime danser, chanter et manger des cacahuètes
Je suis capable de courir à reculons
J'habite sur la planète d’Uranus
J'aimerais aller sur l’Himalaya
Je n'ai pas peur de parler au président de la république
Je déteste Heuuuuu...!!!...
J'écoute, je regarde, je sens, je goute
Je refuse d'aller nager à la mer si je n'ai pas pied
Je me demande ce qu'il y a après la mort
Mon plat préféré c'est le magret de canard grillé sur le feu de bois
J'imagine le premier jour de ma retraite.
J'aime tout
Je suis capable de tout faire, il suffit de prendre le temps
J'habite à ALGIRA
je n'ai pas peur des hommes
Je déteste les insectes
J'écoute tout
Je refuse les bruits, les cris
Je me demande si les handicapés ont le droit d’exister
Mon plat préféré c'est n'importe lequel suffit qu'il soit bien salé
J'image et demain je fais quoi?
Je suis moi
J'aime la pluie
Je suis capable de beaucoup et de rien du tout
J'habite là-bas
J'aimerai aller plus loin
Je n'ai pas peur de pleurer
Je déteste la haine
J'écoute les autres
Je refuse de capituler
Je me demande comment tout finira
Mon plat préféré c'est les lasagnes aux petits légumes
J'imagine un monde meilleur.
Je suis libre
J'aime la musique
Je suis capable de tout
J'habite Orléans
J'aimerais aller dans le Sud
Je n'ai pas peur de mourir
Je déteste les cars
J'écoute ma famille et mes amis
Je refuse d'être rejetée par la société
Je me demande comment je vais m'en sortir
Mon plat préféré c'est les pâtes italiennes de ma grand-mère
J'imagine ma vie selon mes envies.
Je suis toujours là
J'aime faire des projets, le théâtre, les échanges
Je suis capable de dépasser mes limites même si je le paye après
J'habite dans une maison
J'aimerais aller au bout de mes rêves
Je n'ai pas peur de la difficulté
Je déteste quand on me dit que je n'arriverai pas à faire quelques choses
J'écoute le monde qui m'entoure
Je refuse les obstacles
Je me demande si un jour je pourrais avoir une vie sans médicaments
Mon plat préféré c'est les pâtes à la bolognaise
J'imagine un monde où on apprendrait à s'écouter les uns les autres.
Je suis curieuse
J'aime écouter
Je suis capable de beaucoup
J'habite un lieu qui me plait
J'aimerais aller très loin
Je n'ai pas peur d'essayer
Je déteste échouer
J'écoute à moitié
Je refuse le mépris, la nostalgie
Je me demande si je suis utile
Mon plat préféré c'est les pâtes carbo
J'imagine le futur.
Je suis handicapé
J'aime la belle Sophie
Je suis capable du pire comme du meilleur
J'habite chez moi
J'aimerais aller dans le cœur d'Angélique
Je n'ai pas peur de chanter
Je déteste les cons
J'écoute du Stomae
Je me demande ou et avec qui tu m'aimes
Mon plat préféré c'est la crêpe au nuttela
Merci aux personnes qui ont réalisés ces différents portraits.
- résidents d'ALGIRA à l'équipe
- à Annie Martinat ,
- à Mme Maynadier ainsi que la structure le CALME
- Faire le vide
- éliminer les problèmes
- être ouvert
- S'accepter
- Discuter de tout avec tout le monde
- avoir le sourire
- Bien se soigner
- Se détendre
- Profiter des belles choses
- Se sentir libre
- Relativiser
- Positiver au Maximum
- S'exprimer
- Se sentir Aimé
- Ne pas se dévaloriser
- Avoir confiance en soi
- Vivre Normalement
- Ne pas être limité
- Ne pas être dépendant
- Profiter de la vie
- Prendre soin de soi
- Ne pas demander d'aide
- Trouver l'équilibre du poids et de la Taille
- Prendre soin de soi
- Bien manger
- Bien dormir
- Bien se soigner
- Faire ce qu'on veut
- être libre
- prendre plaisir
- avoir une bonne image
- S'accepter comme on est
- être soi d'abord
Mort ou Morte de rire
On précise authentique
Sans produits de substitution
La contre indication du peu de thérapeutique
Qui nous donne
Le regard vaseux
La voix fragile
Le souffle court
Malgré ce constat des équipes soignants
Adoptons malgré la gravité de notre état
De santé
la Rigologie
L'espace d'un instant devant tant de souffrance
Des heures pénibles, à batailler
soins, kiné, soins, cures antibiotiques
déblayage des arbres bronchique
Envahis par des bactéries multi résistantes
Pour retrouver un peu de souffle
Et de pouvoir l espace d un instant
RIRE OUI RIRE CHANTER DANSER
PARTAGER OUBLIER CETTE P....... de MALADIE
Mettre à contribution ce peu de souffle restant
à bonne escient et non l' utiliser contre toute
Les absurdités écrite, dites subit à l extérieure
J ai choisi de retenir ceci
Il reste des personnes humains et humaines
ON LACHE RIEN
Témoignage de Nadège
Dessin de Manon
Vous me regardez, je vous regarde, on se regarde...
Enfant on se regardait
à vos yeux j'étais synonyme de monstre, danger
Tout les mots, les insultes que vous avez prononcées
Je me disais ça allait passer
à travers mes yeux d'enfant je ne comprenais pas vos mots, Vos rires
En silence au fond de mon cœur j'étais blessé
L'année ont passé
Mais aujourd'hui j'ai compris, aujourd'hui je sais
Je vous faisais peur, je vous terrifia, questions je vous posais
Pour vous différente j'étais
Souvent absente j'étais
Souvent absente, souvent malade, obligé à avaler des médicaments
Pour certains j'étais chouchouté?
Sérieux quand on me l'a dit je n'ai pu m'empêcher de rigoler
C''est pathétique et complètement idiot ce genre de pensées
Et pourtant...
à moi de vous dire un secret
Enfant je vous enviais,
Votre innocence, votre insouciance, je voulais
Même si une partie de moi savait que c'était impossible
Avec le temps je n'ai rien oublié
Mais d'une force j'ai fais mon passé
Et aujourd'hui j'arrive dans la vie à avancer
La vie est belle et je veux en profiter
Et cela je veux à pleins poumons le crier
Vous me regardez, je vous regarde
On se regarde
Folle vous me prenez?
On est là après des années
Et finalement sommes nous si différents?
La vie est belle et il faut en profiter
Et cela tout comme pour moi c'est une évidence
Malgré nos différences
Nous pouvons essayer de se comprendre.
Vous me regardez, je vous regarde
On se regarde tout simplement en arrêtant de se juger.
Les jours passent mais ne se ressemble pas. Comme chaque jour j’ouvre les yeux en étant heureuse d’être en vie et à la fois la peur au ventre. Cette épée de Damoclès qui est suspendue sur ma
tête. Le souffle court comme chaque matin, mes gestes sont brusques et automatiques.
Le déni d’être malade, le déni de ne plus être celle que j’étais. Hélas, la maladie est bien présente 24 heures sur 24. Mes gestes ne sont pas que brusques, ils sont ceux d’une personne valide et
quand je me rends compte que je ne le suis plus, il est trop tard, le souffle n’est plus là et je le cherche en vain. Imaginez-vous dans une bulle sans air, c’est ce que je ressens. Mes mains
tremblent, ma bouche s’assèche.
Mon cœur bât, normal, je suis vivante, mais il met le turbo et mes bronches ne lui laisse pas le passage puis les paroles de la kiné qui reviennent dans un coin de ma cervelle tout est
confus.
Ça fait combien de temps que je suis là seule, aucune idée, mais peu importe, le temps me paraît une éternité
Mais quelle scène pitoyable, je suis l’actrice principale d’un pseudo-mélodrame.
Habiba était partit à dix sept heures trente quand je me suis levée en trombe, oubliant ces quatre lettres, B.P.C.O. broncho-pneumopathie chronique obstructive.
Je recharge l’inhalateur comme un toxico charge sa seringue, les mains toujours tremblantes, mais rassurée.
Ma saturation est en chute libre, mon oxymètre affiche 65, puis 68, pour enfin se stabiliser à 88.
je me remémore les paroles de la kiné et je pratique la respiration assistée. J’aspire par le nez et je souffle bouche grande ouverte et ceci à plusieurs reprises.
A travers ses pages, je veux montrer et faire comprendre notre quotidien. Ceux qui pensent que nous exagérons, que nous fabulons sont dans l’erreur totale
Le souffle est si court, que cela me demande deux fois plus de temps que la normale.
J’ai hâte d’être sur mon canapé, hâte de mettre mon masque de scaphandrier, cette buée va pénétrer dans mes bronches, je reprendrais mon souffle
Je reviens de loin encore une fois, comme ce 17 décembre 2006. Une date qui restera gravée à tout jamais dans ma mémoire. Jour de mon jugement ! Accusée levez-vous. Vous êtes condamnée à perpétuité pour avoir fumée plus de deux paquets par jour et ceci depuis trente cinq ans.
Autour de moi ça pu la mort, le bruit des instruments joue à tue-tête. Une chose est sûr c’est que je ne rêve pas, je suis en vie. Malgré cela je vois ses blouses blanches penchées sur mon visage, me tenant les mains, je sens un tube dans ma gorge, je me débat, je suis là sans être là, je vois du bleu et du rose, je sens des odeurs de caramel et en même temps, j’ai mal à la gorge, ça brule.
En quelques minutes, c’est Tchernobyl dans mon cerveau
Mes bras me font mal, mes mains aussi, j’ai des tuyaux qui prennent mon corps pour un paquet cadeau, ils vont dans tous les sens. De quoi ont-ils peur ? que je me sauve ? Pourquoi ma gorge me brûle telle ? Tant de pourquoi sans réponse.
Soudain des bruits sourds se rapprochent, Dieu vient de m’entendre, il refuse mon admission, j’ai encore du boulot sur terre.
Témoignage de Gladys
Absurde loterie
Décevante pour toute une vie
Nettement injuste
Mattyew
Force vitale
Accompagnant
Meilleur ami
Irremplaçable
L'attente et
L'espoir
En eux
Mattyew
Courir après le temps
Obligation d'espérer
Mobiliser ses forces
Battre des ailes même
Abattu pour
Toujours y croire
Mattyew